ABERDEEN
Projet de régénération urbaine
SITUATION ACTUELLE : LE DÉCLIN
La ville d’Aberdeen compte environ 229 000 habitants (World Population Review, 2017), ce qui est, à titre de comparaison, au moins trois fois moins populeux que la ville de Québec. Cependant, Aberdeen est environ cinq fois plus dense que la ville de Québec, avec 1169 hab/km2 (World Population Review, 2017).
Deux grandes universités siègent à Aberdeen : University of Aberdeen et Aderdeen’s Robert Gordon University, les deux situées hors du centre-ville. D’ailleurs, 1/7 de la population est étudiante selon les documents du projet. Par contre, selon Offshore Technology, un flux d’étudiants de haut niveau quitte la ville et préfère étudier au sud de la Grande-Bretagne.
Selon le recensement de l’Écosse de 2011, Aberdeenshire serait la ville avec le plus d’automobiles par habitant de l’Écosse. L’automobile et sa circulation sont ainsi un caractère important de la forme urbaine actuelle de la ville.
La moitié de la population serait âgée de moins de 34 ans selon les documents du projet. Cependant, relativement à l’Écosse selon le recensement, Aberdeen aurait la population la plus vieille.
Pour ce qui est de l’industrie moderne, elle tourne autour du pétrole et du gaz naturel, du tourisme et des technologies bioscientifiques. Le secteur pétrolier est le plus important, lui donnant le surnom Oil Capital of Europe. En 1969, la découverte du pétrole du North Sea Oil met l’ambiance économique d’Aberdeen pour les prochains 50 ans et met de côté ses industries traditionnelles.
Les emplois liés à l’industrie pétrolière sont des postes de haute formation. Le secteur crée beaucoup d’emplois techniques, mais propulse aussi le secteur commercial, hôtelier et de restauration. En effet, 10.3% des salariés d’Aberdeen travaillent directement pour l’industrie et 46% des salariés travaillent indirectement grâce à l’industrie du pétrole (Scotsjobsnet, 2014). Même si l’apogée de cette industrie est déjà passé, les compagnies pétrolières continuent à investir dans le secteur d’Aberdeen. De plus, le secteur du pétrole compte pour moins de 50% des revenus du port d’Aberdeen et la chute du prix du pétrole n’a pas affecté les revenus du port (Aberdeen Habour, 2017).
Dans les dernières années, on témoigne un déclin de la ville, notamment en lien à la chute du prix du pétrole dont le secteur pétrolier aberdonien ne s’est toujours pas remis. De 2011 à 2017, le taux de chômage a doublé à Aberdeen passant de 2,4% à 4,8%, tandis que l’Écosse est restée plutôt stable (de 3,6% à 3,8%) (Scotland's Census, 2011 & Office for National Statistics, 2017).
Néanmoins, depuis 2013, la population d’Aberdeen croit toujours selon World Population Review. De plus, en 2012, PwC, firme de comptabilité, annonce qu’Aberdeen serait l’endroit le plus heureux d’Écosse d’après un sondage se concentrant sur l’expérience des résidents (salaires, logement, environnement, horaire de travail plutôt qu’avec le GDP de la ville) grâce à sa riche culture et son taux de chômage très bas. Par contre, ceci ne devrait pas être tenu pour acquis : de nombreuses sources pointent la chute immanente et présente d’Aberdeen et de son secteur pétrolier. Plusieurs articles parlent du futur de la ville d’Aberdeen concernant le secteur pétrolier. Selon Scottish Accommodation Index, le futur de la ville est assuré par sa robustesse et sa résilience. L’argument est qu’Aberdeen a toujours été une ville économique grâce à son port, peu importe l’industrie qui s’y installe.
PARENTHÈSE SUR LE DÉCLIN PÉTROLIER ET LA POLITIQUE
Selon les articles d'Adam Vaughan
- North Sea oil and gas sector losing thousands of jobs, survey shows
- Aberdeen wrestles with hard choices as independence looms again
Photo : Danny Lawson/PA
Image : The Telegraph
Le problème financier du secteur pétrolier date d’au moins 2014. Le journal The Guardian présente plusieurs articles à ce sujet.
En mars 2017, le correspondant sur l'énergie Adam Vaughan met en relation l’indépendance écossaise et l’industrie du pétrole dans son article. Il pointe que l’Écosse détient 88% des réserves de pétroles et de gaz naturel au Royaume-Uni. En 2014, l’argument économique de l’indépendance écossaise se basait sur cette donnée, mais aujourd’hui les prédictions de cette production se montreraient moins assurées puisque plusieurs réserves ont cessé de produire suivant la hausse du prix du baril.
Le Brexit jouerait aussi sur le revenu de cette industrie. Même si l’Écosse prenait la place du Royaume-Uni dans l’Union européenne avec ses avantages commerciaux, il faudrait peut-être quelques années pour que cela se mette en place. La stratégie pour puiser la grande quantité d’énergie des réserves en arrêt de production serait de développer de nouvelles technologies, selon Alexander Kemp de l’Université d’Aberdeen. Toujours selon Vaughan, extensivement dans un article de septembre 2017, ce déclin n’affecte pas seulement les citoyens travaillant directement dans l’industrie du pétrole, mais aussi les services du centre-ville comme les restaurants, les cafés, les magasins, l’hôtellerie et les taxis par exemple. Il soulève tout de même un changement de direction économique en Écosse et à Aberdeen, vers les énergies renouvelables et l’électricité.