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DENBURN VALLEY

« Denburn Valley » est un ancien quartier patrimonial, dû à la présence au nord du secteur d’édifices patrimoniaux, bordé par les rues Denburn Rd, Union Terrace, Rosemount Viaduct et Woolmanhill. La vision de régénération urbaine de la zone Denburn Valley est autant de reconnecter Union Terrace Gardens au centre-ville que d’instaurer un nouveau quartier résidentiel en haut de la vallée de Denburn et Woolmanhill. Le but étant d’avoir un quartier avec une mixité d’usages encadré par un espace vert attrayant afin de dynamiser ce secteur et également d’améliorer la mobilité piétonne. La revitalisation et l’expansion de Union Terrace Garden se veulent comme une destination clé ainsi que le fil conducteur de ce nouveau quartier qui prend place. BDP présente différentes approches pour répondre à leur objectif. En ce qui concerne, la connectivité, une nouvelle passerelle allant de la rue Union Terrace à la rue Belmont, améliorant l’accès et la mobilité piétonne dans le quartier. De plus, BDP soumet la proposition de restaurer et de transformer certains édifices toujours dans la pensée de développer un quartier résidentiel dans la vallée.

PERMABILISATION DE L'ÎLOT DE L'HOPITAL WOOLMANHILL
SCHÉMAS DE BENTLEY
SELON PAUMIER
LE BÂTI

Selon Paumier, « le logement et la promotion de la vie urbaine sont également importants pour façonner l’image du centre-ville en tant qu’environnement sûr », d’où la volonté de convertir et d’affirmer ce quartier en tant que quartier résidentiel. Pour ce faire, l’ancien hôpital de Woolmanhill est reconverti en hôtel et appartements, faisant bénéficier ce secteur aussi bien aux habitants d’Aberdeen qu’aux visiteurs. De plus, le stationnement Denburn et le centre de santé sont restructurés dans l’intention de générer une nouvelle rue connectant Upper Denburn à Gilcomston Park afin de renforcer le caractère de ce secteur ainsi que de conduire les usagers vers les attractions qu’offre le centre-ville grâce à la l’accès à Denburn Road. La nouvelle configuration des ilots donne naissance à du bâti à caractère mixte, avec d’une part des commerces de détails ainsi que des espaces communautaires au niveau de la rue, et d’autre part des logements sont aménagés aux étages. D’après Paumier,

 

 

 

 

 

Ce discours correspond bien aux intentions de BDP à propos des interventions proposées. Et c’est une des raisons pour laquelle une attention particulière est portée quant à ces aménagements. Le secteur de Denburn Valley est qualifié d’unique par rapport aux autres secteurs d’intervention puisqu’il est le seul à développer un espace vert public de grande envergure dans le but de vitaliser le quartier et également d’apporter une identité positive aussi bien à l’échelle urbaine qu’à l’échelle internationale.

« Les bâtiments qui encadrent les rues et les espaces publics du centre-ville influencent à la fois le caractère visuel et la vitalité de l'environnement piétonnier. Ces bâtiments doivent se relier positivement à la rue et les uns aux autres pour donner au centre-ville une cohérence visuelle, une organisation claire et un haut degré d'intégration fonctionnelle. »
(Paumier, 2004)
ESPACE VERT

En effet, selon les dires de Paumier,  

 

 

 

 

 

De toute évidence, la revitalisation de l'Union Terrace Garden contribue à l’image que veut promouvoir BDP du centre-ville de la ville d’Aberdeen. Chaque intervention a pour objectif d’apporter cette identité tant recherchée par la ville. Cet espace vert, caractérisé d’urbain, possède des avantages multifonctionnels encourageant le transport durable actif et renforçant la qualité urbaine. L’aménagement de cet espace engendre des couloirs verts augmentant ainsi la perméabilité du site et incitant la marchabilité dans le secteur. Avant l’intervention de BDP, Union Terrace Garden, était une place ne proposant pas tant de diversité dans les usages, or selon Paumier, « un espace central bien conçu et entretenu améliorera également la valeur économique du terrain qui l'entoure. Les éléments essentiels à la création d'un lieu réussi sont un bon emplacement, une taille optimale, une programmation qui crée une atmosphère conviviale et un design qui en optimise l’utilisation ». De ce fait, un regard est porté quant à l’aménagement paysager de la place, proposant une meilleure végétation afin de donner une plus haute qualité et image à la place, permettant aux personnes d’avoir un lien visuel attrayant, afin de promouvoir la mobilité piétonne. BDP, voit également une amélioration et une expansion avec la mise en place d’un nouveau terrain de jeux en plein air, un amphithéâtre afin d’amener une petite touche culturelle au secteur, puisque « la programmation de la vente au détail, des activités culturelles, des divertissements, des activités récréatives et des événements spéciaux contribue à donner une image du centre-ville comme étant un endroit excitant », ainsi qu’un espace dédié à de l’événementiel flexible pour optimiser son utilisation tout au long de l’année. La ville souhaitait vraiment, à travers le développement de cette place, donner une nouvelle identité au centre-ville d’Aberdeen, axé sur l’international. 

« Les centres-villes ont besoin d’une identité positive pour créer un lieu souhaitable et intéressant où interagir. Une image vivante et reconnaissable pour identifier le centre-ville comme un lieu avec une signification personnelle et communautaire »
(Paumier, 2004)
« Creating an automobile-free pedestrian zone is another way to make the heart of a car-crazed city livable again. »
(Kemp, 2007, p. 224)
« street frontages where there is an active visual engagement between those in the street and those on the ground floors of buildings. This quality is assisted where the front facade of buildings, including the main entrance, faces and open towards the street. »
(Sheppard, 2016, p. 2)
Définition de façade animée :
SELON BARNETT
1) Fonction résidentielle

Les commerces et les établissements publics et culturels nécessitent une densité de population pour survivre selon Barnett. Il est donc nécessaire d’avoir assez d’habitants dans un centre-ville pour garder ce moteur économique. Dans le projet proposé pour le centre-ville, on prévoit qu’il y aura 3000 habitants de plus au centre-ville, environ 1500 logements de plus, dont 25% seraient abordables. Habituellement, les occupants du centre-ville sont surtout des jeunes professionnels et des gens plus âgés quittant la banlieue. Pour attirer une mixité de personnes, les promoteurs doivent alors faire concurrence avec les attraits des banlieues. Dans le cas du secteur de Denburn Valley, les nouvelles habitations sont de nouveaux bâtiments ainsi que des logements provenant de la reconversion de l’ancien hôpital Woolmanhill. Barnett pointe qu’il coute plus cher de construire de nouveaux bâtiments et quartiers que de fournir des logements de reconversion. De plus, souvent les promoteurs demanderont alors des subventions ou des réductions de taxes lors de la planification de nouveaux quartiers sur des terrains centraux vacants. Cette différence de prix entre les nouveaux logements et ceux issus de reconversion entraine aussi une mixité d’occupants de statut socio-économique divers. D’ailleurs, cette mixité aiderait à justifier les possibles subventions publiques comme relève Barnett.

2) Fonction culturelle et public

On peut noter deux importantes interventions de nature culturelle et sociale dans ce secteur. La galerie d’art d’Aberdeen, existante depuis 1885, sera redéveloppée en ajoutant un agrandissement au toit pour attirer « les meilleures expositions internationales » et en faire un « centre culturel moderne », selon le site web d’Aberdeen City Centre Master Plan. Secondement, le fameux parc victorien Union Terrace Gardens sera revitalisé. Comme mentionné dans la description du projet d’ensemble, ce parc était initialement sujet à un concours international et le projet Granite Web de Diller Scofidio & Renfro avait été retenu par la ville. Cependant, puisque le projet était trop couteux et la population en désaccord pour un changement aussi grandiose, la vision fut mise de côté.

 

Aujourd’hui, la proposition démontre une revitalisation conservatrice en avançant les qualités existantes. On vise à étendre le parc vers le nord en verdissant les espaces entre les bâtiments neufs et reconvertis, ce qui pourrait être discutable. Ceci semble une façon de regagner la population, puisqu’elle est en faveur d’un réseau vert selon les consultations, après la controverse de Union Terrace Gardens.

Néanmoins, Barnett appuie que la régénération d’un centre-ville doive attirer les gens en proposant de nouvelles activités culturelles et sociales. Ce mouvement de personnes aiderait alors à surpasser une temporalité d’heures de travail. Toujours selon Barnett, lorsqu’on lutte cette barrière temporelle, le secteur devient plus sécuritaire, assure des revenus aux restaurants et, attire et retient les entreprises. Parallèlement, 6 700 m2 d’espace de bureaux s’érigent actuellement à l’intersection de Schoolhill et de Denburn Road, en face de la galerie d’art. De plus, Barnett présente que la stratégie typique d’embellissement peut aider à attirer la population et les visiteurs, dont témoignent ces interventions à fonctions publiques. Ceci nous mène à nous questionner sur la volonté et la vision politique de la ville.

Mot sur la volonté politique d'un changement d'image internationale

selon Mongin

La ville d’Aberdeen insiste souvent sur la nouvelle image que cette restauration urbaine apportera à l’échelle internationale. Ce désir semble être en réponse à la volonté de se réinventer en face au déclin de l’industrie pétrolière. Le but serait alors d’attirer de nouveaux investisseurs, des entreprises d’un secteur durable (économiquement et écologiquement) et un plus grand nombre de touristes (visiteurs et financiers). Cependant, cette volonté peut tendre à négliger l’équilibre entre le local et le global.

 

Olivier Mongin – essayiste français ayant étudié la philosophie, l’histoire et l’anthropologie – caractérise les villes en huit configurations possibles selon le niveau de relation entre ces deux réalités. En d’autres mots, ces 8 configurations s’inscrivent sur un gradient de niveau de contextualisation d’une ville. Les deux extrêmes seraient la ville « globalisée » qui est complètement branchée sur le réseau global et le flux virtuel comme Dubaï, et l’idéal serait la ville qu’il appelle « métropole ». Celle-ci sait mettre en lien tous ses éléments fragmentés, et favorise « une prise en compte du contexte : loin d’être aspirée par le global qui fait pression » (Mongin, 2013, p.31). Il donne comme exemples les villes de Seattle, de Vancouver et de Nantes. Le risque serait que la ville adresse davantage cette recherche d’attention mondiale, réduisant la Granite City à une carte postale, vide de sens et de contexte et de se « caricaturer en ville vitrine […] exhiber au reste du monde les images de la réussite ». (Mongin, 2013, p. 32).

Dans le cadre du cours ARC-6033 Design Urbain : concepts et méthodes

Par Vincent Bélanger, Sarah Righi et Tatiana Valter

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